Haiti: Vingt-huit (28) après la chute de la dictature, le bilan est plutôt maigre

Article : Haiti: Vingt-huit (28) après la chute de la dictature, le bilan est plutôt maigre
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8 février 2015

Haiti: Vingt-huit (28) après la chute de la dictature, le bilan est plutôt maigre

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Image: kokoye.over-blog.com

Depuis 1986, 07 février est restée une date fatidique dans l’histoire d’Haïti. Elle marque la rupture d’une période de dictature qui avait longtemps duré, depuis l’avènement de Papa Doc au pouvoir, jusqu’à la chute de son fils, Baby Doc. La fin du règne des Duvalier était aussi et surtout celle d’une série de tortures mentales et physiques dont étaient victimes des éléments de l’ensemble de la population. C’était le  jour de la victoire de tout un peuple qui soupirait dans l’attente d’une Haïti nouvelle. L’ère d’un véritable changement de vie avait sonné. Mais hormis les véritables acquis démocratiques dont nous jouissons, à tort ou à raison, dont la liberté individuelle, la liberté d’expression, la réalité reste pitoyable.

En fait, les jeunes de ma génération n’ont pas connu réellement la monstruosité qui caractérisait le régime des Duvalier. Ils ne l’ont pas vécu dans leur chair. Ils n’ont donc pas intégré dans leur conscience l’Etat Duvalérien, dans sa substance. En revanche, après 1986, ils sont les témoins et les victimes de la déstructuration d’un Etat emparé par des acteurs politiques décrédités, qui se chamaillent au jour le jour, et qui sont en perte de plumes, de plus en plus, sur la scène politique. Ils sont également victimes d’une société assainie par toutes formes disparités, d’inégalités, de préjugés et de discriminations qui sont des véritables freins au développement du pays.

Vingt-huit (28) ans après, comme je l’ai dit dans l’un de mes précédents billets, les citoyens sont de plus en plus  préoccupés par l’assurance de leur quotidien. Les conditions de misère de la population n’a pas vraiment changé, à cause des mauvais comportements affichés comme dirigeants.

Vingt-huit (28) ans après, nous continuons à nous battre contre nous-mêmes, comme des loups dans la forêt. Alors que  le reste de la population vivote de plus en plus dans la crasse. C’est un pays qui génère de la frustration, la colère, le dégoût, le découragement chez ses propres enfants. Si bien que, depuis très longtemps, les haïtiens fuient le pays, en quête d’une vie meilleure. Beaucoup d’autres encore rêvent à le faire. La réussite n’est pas assurée ! Ceux qui y sont restés, bien qu’ils subissent la situation, le font parce qu’ils n’ont pas d’autres choix ou pour d’autres motivations.

Des catastrophes naturelles à celles engendrées par les acteurs politiques, le pays subsiste  encore. L’espoir est toujours dans l’esprit des haïtiens. Certains sont persuadés que la situation va changer. D’autres n’y croient pas du tout ! Mais l’essentiel, ce ni le croire ni l’espérer ! Il faut  que toutes les couches sociales prennent leurs responsabilités et s’engagent pour le progrès du pays.

Aujourd’hui, il est temps de nous regarder dans le miroir. Il faut nous questionner sur le bilan de l’après 1986. La réalité est sous nos yeux ! Point n’est besoin de chercher midi à quatorze heures. L’échec est partant. Le bilan est maigre. Cela dit, vingt-huit (28) ans après, beaucoup d’efforts restent à faire. Haïti a besoin de nouveaux leaders qui pensent et qui œuvrent pour les Haïtiens. Et l’émergence de ce nouveau leadership passe nécessairement à travers une prise de conscience collective. En ce sens, il est impérieux de se mettre ensemble autour des intérêts nationaux, pour pouvoir réellement aboutir à une Haïti vivable !

Worlgenson NOEL

gensonoel@gmail.com

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Commentaires

Jack Sony Jean-Noel
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Bon travail mon vieux!

Il n'est plus question de continuer à esperer ou croire qu'un eventuel changement est possible sans que nous ne fassions aucun effort.

Mettons de côté l'espérance et la croyance! Passons, de préférence, à l'action! Car en faisans des actions, nous n'aurons plus à croire, ni à esperer, mais à vivre le changement dans toute son intégralité.

Jack Sony Jean-Noel

worlgenson
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C'est bien ta remarque, mon frere. Il nous faut tous des efforts pour aider le pays à faire le pas qu'il faut pour être vivable.

Osman Jérôme
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Et même trop maigre. Surtout quand on sait que le pays n’a nullement profité de ce revirement politique produit en 1986. Malheureusement, la République patauge depuis dans une transition dite démocratique jamais effective.

worlgenson
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C'est quand même triste pour notre pays. Les leaders ne sont pas à la hauteur de leur tache. L'ensemble de la population reste dans son silence complice et résigné.

Yvenson
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je vous félicite mon ami.
Dans ce pays cher ami la frustration devient le virus quotidien qui ronge les jeunes.
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worlgenson
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Merci mon frere! Nous voyons tous la réalité sous nos yeux!