Mondoblog à Dakar, l’autre expérience

Article : Mondoblog à Dakar, l’autre expérience
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14 décembre 2015

Mondoblog à Dakar, l’autre expérience

Les mondoblogueurs devant l'espace de formation
Les mondoblogueurs devant l’espace de formation

Cette année, la formation de Mondoblog, se déroulait à Dakar, du 28 novembre au 6 décembre. 70 blogueurs issus de 24 pays de la planète y avaient pris part, des Africains en plus grand nombre. Cette formation était axée sur la maîtrise des techniques de rédaction sur le web, des réseaux sociaux, du référencement (SOE), de la vidéographie, de la photographie, de la sécurité informatique et de la déontologie des blogueurs.

 

Dakar, à l’insu de la formation…

Échanges culturels, opportunités, rencontres, mais surtout le tourisme, cette expérience avec des blogueurs francophones allait donc au-delà d’une formation. C’était un moment de partage et d’apprentissage dans la convivialité. Entamer le dialogue suffisait pour découvrir la riche histoire que chacun avait à raconter. Au-delà de la nationalité, de la couleur de peau, tous les blogueurs des différents continents pouvaient déballer avec enthousiasme la particularité positionnant leur pays d’origine sur la carte mondiale.  Des histoires de colonisation, de dictatures, de démocratie étaient entre autres de la partie.

Dakar, cette ville au climat serein, visiblement pacifique, regorge de sites touristiques et historiques qui fascinent les regards. Du monument de la Renaissance africaine, en passant par la grande mosquée de Dakar, jusqu’à la fameuse Ile de Gorée, nous en avions eu pour nos grands yeux. La ville de l’éminent Cheikh Anta Diop, bien accueillante, progresse sur le plan de l’urbanisation. Elle bouge.  Les forces de l’ordre sont quasiment invisibles, comme si tout était en ordre. Les commerçants, du coin des rues jusqu’aux grands magasins, reconnaissent très vite les visiteurs. Et du coup, ils en profitent pour augmenter le prix des produits. Si l’on veut faire des achats, mieux vaut se faire accompagner d’un africain. Par moment, j’ai dû demander à certains des amis haïtiens d’essayer d’adopter l’accent sénégalais. « S’ils découvrent que vous n’êtes pas sénégalais, les produits vont couter les yeux de la tête » m’a confié un blogueur du vieux continent.

Par ailleurs, tous les matins, mes yeux sont tombés sur ce phénomène apparemment de pratique particulière au Sénégal : les talibés. Ce sont des enfants, disciples du  Marabout, ne parlant pas nécessairement français, appartenant à des écoles coraniques qui sont obligés de faire l’aumône conformément aux principes. Mendier tous les jours fait partie de leur apprentissage. Par nécessité ou par obligation, la mendicité reste un fléau au Sénégal.

La carte de la prudence, malgré tout

A notre arrivée, les responsables de la formation ont placé des consignes de sécurité à respecter tout au long de la formation. Ne pas sortir seul ni trop groupé, ne pas tenir trop la parole aux inconnus, etc. Les récents événements qu’ont connus Paris et Bamako nous ont forcés à rester sur nos gardes.

Dans la foulée, je me rappelle tout aussi cette phrase d’un confrère sénégalais pour qui je suis un « frère africain exilé en Amériques », sur les consignes routières : « Hey ! Les amis, comportez-vous bien sur la route. Ici, nous avons beaucoup plus de CHAUFFARDS que des CHAUFFEURS ».  Donc, les mauvais conducteurs sont très fréquents là-bas.

L’Ile de Gorée, petite rencontre avec l’histoire

Des visiteurs de l'Ile de Gorée...
Des visiteurs de l’Ile de Gorée…

Si vous aviez visité Sénégal, sans l’aventure de l’Ile de Gorée, faites donc demi-tour ! Vous avez loupé un épisode. Il n’y pas que le côté historique, mais artistique et touristique de l’île. Dès qu’on arrive en gare de liaison maritime de Dakar-Gorée, on peut ressentir l’ambiance chaleureuse qui anime l’espace. Venus du monde entier, les visiteurs y accèdent via une chaloupe faisant la navette à des heures précises. Mais attention, il faut payer selon un tarif variant selon qu’on soit résident du Sénégal, de l’Afrique ou d’ailleurs.

L’île, vue depuis la chaloupe, attise les émotions. Étalée sur 900 mètres de long et 300 mètres de large, elle comporte 1200 habitants, 800 musulmans  et 400 chrétiens, nous a informés le guide placé à notre disposition, soulignant que, pour s’approprier une maison dans l’Ile, le prix peut être élevé jusqu’à un million de dollars.

L’Ile de Gorée se recouvre d’une charge historique unique. Là-bas, à la maison des esclaves sont placées des cellules jouant un rôle précis dans les annales de l’histoire de ce continent. De la cellule des jeunes filles, en passant par celles des récalcitrants où l’on punissait les esclaves rebelles, jusqu’à la vue sur la célèbre Porte du non-retour s’orientant vers la mer, tout y est pour friser les émotions et faire pleurer.  A rappeler que l’actuel président américain avait déclaré, lors de sa visite à l’Ile de Gorée, en juin 2013, que c’était un moment fort  pour un président africain-américain de visiter ce site.

L’expérience était plutôt enrichissante. Les mondoblogueurs sont sortis avec des techniques qui leur permettront d’être plus efficaces dans le monde du blogging francophone.

Worlgenson NOEL

gensonoel@gmail.com

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Commentaires

Elsa Kane Njiale
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Très bel article noël, Le temps nous a juste manqué pour découvrir cette île du fond en comble.