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Haïti/ élections : Monsieur le candidat, quelle est votre bannière politique ?

Des membres du Conseil Electoral Provisoire crédit photo:haitiinfo9.canalblog.com
Des membres du Conseil Electoral Provisoire
crédit photo:haitiinfo9.canalblog.com

Ce billet fait le récit malheureux d’un groupe de candidats à la recherche d’une structure politique, électorale, voire électoraliste devant assurer leur soutien de participation aux élections. C’est arrivé le jeudi 16 Avril 2015 à Port-au-Prince.

A l’heure des prochaines joutes électorales annoncées pour cette année en Haïti, nombreux sont des citoyens qui, démocratiquement, manifestent l’intérêt d’y participer à un niveau ou à un autre. Dans les bureaux électoraux se déferlent des candidats de toutes sortes, de tout niveau et de différentes catégories sociales, qui viennent s’inscrire. Si certains, déjà issus des bannières politiques, se font prendre en charge automatiquement par ces dernières, d’autres crèvent et peinent encore à la quête d’une instance politique devant se charger d’eux pour les prochaines élections.

En effet, nous avons fait la connaissance d’une dizaine de candidats venant des villes de Province qui ont essuyé des instants de déception de la part d’un « leader politique » en mal de paraitre sur la scène politique qui se croit être à même de charrier les revendications de la population haïtienne.

A Bois-Verna, il est 15h. Les candidats, dont certains sont arrivés à la capitale depuis la veille et, d’autres le même jour, au matin, se rencontrent enfin sous les arbres à proximité d’une compagnie de téléphonie en Haïti. L’heure était venue pour aller rencontrer le chef du parti qui, selon leurs dires, devait s’assurer, entre autres, de leur prise en charge pour les élections, et dans l’immédiat de leur frais de déplacement. Mais il semble que c’était, purement et simplement, un malentendu.

Vers 17h. Nous sommes arrivés enfin chez le patron du « petit parti politique », méconnu dans le milieu politique haïtien. Reçus sur le toit de la maison par une servante, en attente du « cher leader » qui se faisait briller par son absence qui était de trop. Plus de deux heures d’attente. Les tensions commençaient à prendre corps. Les candidats en quête de bannières politiques susurrent et font les cent pas, en exhibant leurs frustrations, jusqu’à ce qu’enfin, vers 19h30, le cher leader  se pointe avec une autre délégation des candidats présents pour la même raison.

Zut ! Un léger silence avait envahi l’espace. Si certains candidats se pressaient de se mettre debout pour les salutations d’usage, malgré leur grogne, d’autres, visiblement mécontents, restent assis à leurs sièges, mais tendent, malgré eux, la main au cher leader qui, dès son arrivée, ne tenait à donner la main qu’à ceux-là qui portaient un costume. Une grossièreté remarquable et impardonnable de départ ! Toutefois, cela semblait importer peu. Le message à faire passer avait priorité. Il lui fallait, d’un côté, présenter des excuses peu convaincantes sur son retard, et étaler, d’un autre côté, les critères d’adhésion possibles au « parti politique » qui ambitionne d’avoir une meilleure représentation au Parlement Haïtien. « Tous nos candidats doivent pouvoir bien s’exprimer, savoir lire, bien s’habiller », lâche-t-il après leur avoir demandé si leurs dossiers étaient conformes.

En revanche, le contraste était évident et absurde. Alors que le cher leader  faisait le point sur les critères d’adhésion, les candidats qui, de toute évidence, en avaient déjà marre, attendaient que leur attente soit comblée : les frais de déplacement tant attendus. Puisque se faire prendre en charge par le parti n’avait plus d’intérêt pour eux. Ridicule, mais vrai ! C’est aussi de cela qu’il s’agit dans la réalité des événements chez nous ! « C’est lui-même qui m’a assuré au téléphone qu’il prendrait en charge nos frais de transport », nous a livré tristement un candidat qui avait quitté sa ville de provenance depuis la veille.

A notre grande stupéfaction, le  cher leader, candidat à la présidence de son état, ressentant le malaise, sans gêne ni respect pour eux, dépourvu de moyens vraisemblablement, leur a charité  la somme de 60 dollars (US) aux fins de partage entre eux. Choquant ! « C’est une très mauvaise manière de nous traiter. C’est lui qui nous a fait quitter notre département, mais vainement », regrette un candidat qui n’a rien trouvé dans la distribution. L’ironie avait dépassé la limite. Certes, la plupart d’entre eux étaient incapables de tenir un discours cohérent traduisant leur motivation pour pénétrer les rouages du parlement haïtien. Mais ce traitement était de mauvais goût ! Furieux, certains d’entre eux prennent leurs bagages et décident de partir. Ils sont formels. Ils promettent de ne plus avoir affaire à ce cher leader. Mais certains autres qui, semblent-ils, étaient des nécessiteux, prennent la modique somme pour la partager.

Entre-temps, devons-nous remarquer qu’aucun de nos chers candidats n’a de doutes sur son élection. Tous, ils restent convaincus que la population de leur commune est à leur cause. Une illusion qui les aveugle et les rend hostiles à toute tentative de dissuasion visant leur décision de se porter candidat à tout prix.

Crédit image: www.maghaiti.com
Crédit image: www.maghaiti.com

Par ailleurs, la prolifération des partis et regroupements politiques se mobilisant pour les prochaines élections peut être un facteur considérable susceptible de constituer un fil à retordre pour les choix potentiels des électeurs qui seront contraints de disséquer leur vote.

Aussi faut-il souligner,  dans la foulée, que beaucoup de citoyens restent encore sceptiques quant à la réalisation des prochaines élections de cette année. A côté des problèmes de disponibilité de fonds, s’ajoutent la question de « décharge » des anciens ordonnateurs/gestionnaires de fonds dans l’administration publique, sans compter la pléthore des partis, voire particules politiques qui tardent à se fusionner en plateforme pour éviter les difficultés de choix.

Cependant, la réalisation des élections à temps, et dans de bonnes conditions favoriserait un climat socio-politique serein dans un pays qui a connu des moments de fortes tensions politiques dès le début de l’administration en place.

Worlgenson NOEL


Juno Jean Baptiste, prix Philippe Chaffanjon 2015, une étoile montante dans la presse haïtienne

 Le lauréat Haitien du prix Philippe Chaffanjon, Juno Jean Baptiste, prenant la parole après avoir recu le prix, sous les yeux du président du jury, Jacques Expert, directeur des programmes à RTL.
Le lauréat haitien du prix Philippe Chaffanjon, Juno Jean Baptiste, prenant la parole après avoir reçu le prix, sous les yeux du président du jury, Jacques Expert, directeur des programmes à RTL.

Après son reportage réalisé sur l’univers des filles de joie en Haïti, Juno Jean Baptiste gagne le prix Philippe Chaffanjon 2015. Un prix créé en l’honneur du journaliste français Philippe Chaffanjon décédé en 2013. Ce prix récompense annuellement un reportage multimédia publié dans la presse française et haïtienne. Il encourage et promeut donc des talents journalistiques haïtiens. En 2014, la première édition a été remportée par le jeune journaliste indépendant, Ralph Thomassin Joseph.   

Dans « Balade de Quai-Colomb », Juno présente avec délicatesse un reportage émouvant qui attire l’attention sur des questions parfois négligées par les médias. A l’instar du fonctionnement social global haïtien, le secteur de la prostitution est en proie à des disparités, discriminations et des préjugés de toutes sortes.

Dans ce pays, comme dans le reste du monde, la prostitution reste un sujet tabou. Si dans certaines sociétés, on essaie de contrôler ce phénomène, dans d’autres le champ est libre. Avec le temps, le  plus vieux métier du monde devient une industrie contrôlée par des parrains. Le marché de la prostitution fonctionne avec beaucoup d’enjeux et d’intérêts. Et « La balade de Quai-Colomb » de Juno Jean Baptiste peint la réalité d’un espace stratifié, où les rapports d’inégalités, les rapports de lutte prédominent.

Le terrain, ses difficultés

L’exercice de terrain n’a pas été facile. « Il a fallu user de toutes mes astuces pour pénétrer l’univers des prostituées », m’a confié Juno. Son reportage met à nu les conséquences de la précarité socio-économique d’une société en mal de fournir à ses jeunes d’autres alternatives. « J’ai vu et j’ai écrit l’amertume, le désespoir, la honte, la tristesse de toutes ces filles obligées d’exercer un métier contre elles-mêmes juste pour s’inventer une vie », a-t-il confié tristement.

 Credit Photo: www.franceinfo.fr
Credit Photo: www.franceinfo.fr

« A un certain moment, à Saxo, on a failli laisser sa peau quand un agent a menacé d’écraser mon téléphone, en exigeant d’effacer une photo  explique Juno qui a été obligé d’obtempérer.

Son regard sur le  fonctionnement de la presse en Haïti

La presse haïtienne connaît des dérives énormes dont il faut tenir compte. Aujourd’hui, n’importe qui peut prétendre devenir journaliste. « Les écoles de journalisme poussent comme des champignons sans aucun contrôle sur la qualité de la formation. »

Récompenser Juno, c’est encourager l’effort d’un jeune plein de fougue. C’est aussi et surtout inviter des jeunes, aux multiples talents, à faire des efforts pour gravir les échelles avec motivation et détermination.

Bravo mon ami !

Worlgenson NOEL


Blogger pour révolutionner le monde de l’information en Haïti

Crédit image:kidslearntoblog.com
Crédit image:kidslearntoblog.com

L’on reconnait à la presse son rôle important dans le domaine de l’information dans la société. Mais l’on admet tout aussi que ce secteur est enjoint d’intérêts et d’enjeux le rendant fragile de plus en plus. D’une part, les grands maîtres du monde, les grands manitous, les puissances économiques, les pouvoirs, tous, partent à la course au contrôle de l’information. D’autre part,  les médias, dont la plupart des patrons sympathisent avec  ces décideurs qui détiennent le pouvoir économique, se laissent manipuler par ces derniers. Une réalité qui précarise et vulnérabilise le métier d’informer. En ce sens, tout ce qui ne concocte pas aux intérêts de ces gens est passible d’être boycotté, dans une mesure ou une autre.

Il n’est pas à nier qu’avec la presse traditionnelle contrôlée par les pouvoirs économiques, tout ne se dit pas. Dans le cas d’Haïti, je dirais même que l’essentiel de l’actualité réelle des haïtiens n’est pas exposé aux yeux de la société. J’entends par là tous les trains de vie de pauvreté et de misère qui désarçonnent le quotidien de la majorité du peuple. Pourtant, les actualités politiques prennent le dessus. On préfère mettre l’accent sur des vaines querelles  des uns et des autres, des acteurs de la vie nationale, au lieu d’obliger l’Etat et le reste de la société à assumer leur responsabilité par rapport à des « épiphénomènes » malheureux, mais considérables, inhérents à la situation de crise globale de la société haïtienne.

Dans les zones rurales, les  quartiers populaires, dits défavorisés, il se passe des choses sur lesquelles les médias devraient interpeller la conscience des concernés. Ces réalités, bien qu’elles soient connues, ne sont même pas reléguées au second degré, mais livrées presqu’aux oubliettes. La précarité socio-économique des gens induit à des tristes conséquences préjudiciables pour la société : affrontement et violence entre des groupes, toxicomanie, alcoolisme, prostitution, délinquance juvénile, cas de grossesse prématurés, etc. Cette réalité est aussi valable pour des milliers de gens qui continuent de vivoter sous les tentes, cinq ans après le séisme du 12 janvier 2010. Mais, on en parle très peu dans les médias. Question d’intérêt !

De nos jours,  avec le blogging, je peux considérer qu’il s’agit d’une forme de révolution dans le monde de l’information en Haïti. Puisque désormais, plus n’est besoin d’attendre que les médias traditionnels transmettent les informations contrôlées et articulées en fonction de l’intérêt des acteurs influents de la société. Mais, que les citoyens responsables  arrivent à exposer à la face de la société  des problèmes réels qui la rongent à petit feu. Cela dit, tout en évitant de diffamer, de mentir, la société a besoin des blogueurs qui s’arment de courage en disant tout haut ce que d’autres disent tout bas.

Encourageons le blogging en Haïti

Le blog, comme espace où l’individu peut s’exprimer sans aucune contrainte, représente l’un des meilleurs atouts pour des haïtiens, les jeunes en particulier, d’exposer les maux qui handicapent la société. Mais toujours en demeure-t-il que s’exprimer ne doit pas être un moyen d’instrumentaliser des attaques gratuites visant la destruction d’un individu. D’où l’intérêt d’identifier et de former autant qu’il soit possible des blogueurs à qui il incombe un niveau de responsabilité dans ce qu’ils disent ou écrivent.

Crédit image :www.edudemic.com
Crédit image :www.edudemic.com

Désormais, parler du monde médiatique en Haïti inclura la blogosphère, les médias en ligne. Par la magie de la technologie, les informations sont censées être à la portée de tous. D’ailleurs, depuis un certain temps, les gens commencent par s’y habituer. Hormis d’autres plateformes qui permettent à des citoyens de s’exprimer sur les réalités de leur milieu, la plateforme Mondoblog constitue un outil servant de motivation à des citoyens de mettre à la surface du monde francophone et autres le « train-train» qui teint le vécu du peuple Haïtien.

D’où l’importance du travail du Réseau des blogueurs évoluant en Haïti. Nous regrouper, nous structurer pour mieux faire, dans la formation au quotidien, pour mieux comprendre et assumer nos responsabilités comme citoyens évoluant dans la société avant tout. Par cela, nous constituerons une force de pression normale à part entière donnant un coup de pouce au progrès de la société.

Worlgenson NOEL


La faculté de médecine célèbre la Semaine internationale du cerveau en Haïti

Des étudiants en deuxième année de la Faculté de Médecine et de Pharmacie
Des étudiants en deuxième année de la Faculté de Médecine et de Pharmacie

Célébrée depuis plus d’une décennie, la Semaine internationale du cerveau met en exergue les différentes recherches réalisées sur cet incontournable organe du corps humain : le cerveau. Chaque année, dans plusieurs pays, des centres de recherches, des écoles, des universités ou d’autres espaces, des travaux scientifiques sont présentés au grand public. Cette activité consacrée au cerveau est organisée sous le leadership de lAlliance européenne Dana pour le cerveau (EDAB), une organisation de plus de 260 scientifiques éminents du cerveau, y compris les cinq lauréats du prix Nobel, de 32 pays. Elle s’engage donc à améliorer la compréhension du public sur les différents rôles du cerveau dans l’organisme humain.

En Haïti, cette année, sous l’égide du comité d’étudiants de la promotion 2013-2020 de la Faculté de Médecine et de Pharmacie, la Semaine internationale du cerveau a été célébrée sous le thème de: «Apprendre sur ce qui nous permet d’apprendre pour mieux apprendre». Du lundi 16 au vendredi 20 mars 2015, plusieurs activités ont été réalisées à la capitale sur le cerveau. D’une part, à la faculté, une série de conférences a été organisée par des professeurs/chercheurs. D’autre part, au champ-de-Mars, dans des écoles,  ou d’autres espaces anodins, les étudiants se sont investis pour faire comprendre au public l’importance du cerveau, comme noyau indispensable au fonctionnement de l’organisme humain, ses différents rôles, ainsi que la nécessité de l’utiliser à bon escient.

« S’il existe des journées mondiales pour d’autres choses, on peut aussi consacrer des moments de réflexions sur l’objet le plus complexe de l’univers, le plus important de l’organisme humain », pense Jean Wilguens Lartigue, membre du comité organisateur, pour montrer l’importance dont revêt une telle activité. « Nous voulions faire voir aux gens comment protéger leur cerveau. Et le message a été bien reçu, de la part d’une grande majorité d’entre eux, surtout chez des jeunes fumeurs rencontrés au Champ-de-Mars », ont renchéri Marie Bady Nelson et Badet Valora, deux étudiants en médecine.

Des membres du comité et le Dr Eliode Pierre
Des membres du comité et le Dr Eliode Pierre

Certes, le cerveau demeure le puissant instrument contrôlant et dictant nos faits et gestes, mais il est toujours peu connu et appréhensible du grand monde. De l’antiquité à nos  jours, le cerveau humain continue d’émerveiller les scientifiques. Ses caractéristiques et ses fonctionnalités lui font conférer à l’être humain un pouvoir qu’il n’arrive toujours pas à exploiter en bonne et due forme. En ce sens, «…nous devons prendre du temps pour réfléchir sur le cerveau pour mieux comprendre son fonctionnement. D’où le sens de notre activité. Nous sommes étudiants de l’Université d’Etat D’Haïti, donc des boursiers. Voilà pourquoi nous nous mettons au service de la population », explique Jean Rossly Joseph, étudiant en 2ème année de la FMP.

Par ailleurs, dans la salle où l’on organisait l’une des conférences à laquelle nous avons assisté ce vendredi 20 mars, se trouvait une jeune étudiante, Claudine Joseph, qui déplore le fait que l’Université présente peu de travaux scientifiques à la société : « C’est quand même inacceptable! L’un des rôles de notre Université est la production scientifique, mais peu sont les résultats de travaux scientifiques présentés à la population ». Cela dit, de telles activités méritent d’être encouragées. L’Etat doit investir davantage dans les travaux scientifiques qui permettraient à l’ensemble de la population de rationaliser son comportement par rapport  à des phénomènes complexes liés à l’évolution de la société.

Worlgenson NOEL

 

Thèmes et conférenciers ( Semaine internationale du cerveau)

Le phénomène de la perception au niveau du cerveau : approche psychologique, avec le Dr Junot Joseph, professeur d’université ; Evolution du cerveau à travers le temps, Roosly Jean Joseph et Jean Wilguens Lartigue étudiants en médecine ; Analogie entre langue maternelle et apprentissage, avec le Dr Rochambeau Lainy, Doctorat en linguistique et master en psychopédagogie, professeur d’université ; Le cerveau : approche connexionniste, avec le Dr Bernard Pierre, Neurochirurgien, professeur d’université.

Mes félicitations aux membres du comité organisateur 

Jean Roosly Joseph, Valora Badet, Pierre Fritz Gérald Vatey, Marie Bady Nelson, Alexis Stephy Cassandra, Jean Wilguens Lartigue, Jonathan Joseph, Glafira Marcelin, Jean Malherbe Lolo, Clauny Myrtho Salomon, Christopher Georges, Junior Jean Bex.

 


Haïti: Panique dans le champ des congrégations religieuses

Crédit photo:  solidariteflash.wordpress.com
Crédit photo: solidariteflash.wordpress.com

Depuis des jours, il se développe un phénomène triste en Haïti qui finit par nous interpeller comme citoyen évoluant dans la société : des attaques contre les congrégations religieuses. On nous l’aurait dit avant, nous ne l’aurions pas cru. C’était difficile d’imaginer que de tels événements soient produits dans notre société qui se veut de respecter, par-dessus tout, certains symboles de valeurs. C’est un fait ! Des malfrats, sans aucun scrupule, prennent pour cibles des groupes religieux. Cela a déjà engendré la panique dans ce secteur, si bien que les autorités s’empressent d’annoncer des mesures sécuritaires prises en leur faveur. 

De nos jours, hormis la question des élections, ce qui fait l’actu en Haïti, ce sont des attaques orientées contre les congrégations religieuses en Haïti. En effet, dès le début du mois de Mars, on en parle dans les médias. Plusieurs cas de violence et de cambriolage ont été enregistrés dans cette communauté. Des couvents ont été directement touchés et des sœurs agressées, sans compter la tentative d’enlèvement dont faisait l’objet un Monseigneur, recteur d’une université privée dans le pays. C’est la pagaille.  De la panique chez les sœurs en particulier, mais dans la toute la communauté religieuse se sentant ciblée en général.

Et guise de protestation contre ces actes, une marche silencieuse a été organisée par la Conférence Haïtienne des Religieux (CRH), le lundi 9 Mars 2015.  Pour les rassurer, cette semaine, tout en promettant de traquer les coupables, les autorités policières ont annoncé des mesures prises en vue de protéger ces communautés religieuses sur tout le territoire national.

Aujourd’hui, plusieurs catégories de gens dégagent des opinions sur cette réalité. D’un côté, certains pensent qu’il s’agit des actes liés au climat peu sécuritaire,quasi général, que connait actuellement le pays. D’un autre côté, certains autres pensent qu’il s’agit au contraire des attaques systématiques dirigées vers ce secteur religieux. Par cela, ils vont jusqu’à penser que la société est en passe de déperdition de respect pour les valeurs. En ce sens, s’attaquer à des figures morales du genre dans la société, c’est montrer manifestement que le pays a atteint un niveau de putréfaction considérable dans sa structure sociale. Plus rien ne semble avoir de valeur pour ces gens. C’est déplorable !

S’il faut s’attaquer réellement à ces actes d’insolence et de dédain dans la société, il importe de porter un regard sur la problématique des instances de socialisation en Haïti, notamment l’école et la famille. Ces canaux de transmission de valeurs sociétales doivent assumer leurs responsabilités, parce qu’ils participent, in fine, au devenir des citoyens. Ils modèlent leurs comportements et leurs attitudes dans la société. Cela dit, en clair, on peut considérer ces actes comme révélateurs d’un système éducatif en déchéance, en quête de restructuration profonde.

Plus que jamais, la société haïtienne doit se réveiller pour que de tels actes ne se reproduisent plus en son sein. Nous devons tous dire NON à des pratiques du genre. Tout le monde a pour devoir de protéger les valeurs qui tiennent l’image d’Haïti sur la surface de la planète.

Worlgenson NOEL


Les bonnes raisons pour faire de la grève en Haïti

www.haitilibre.com
www.haitilibre.com

Au regard de la dynamique de fonctionnement de la société haïtienne, tout est fin prêt pour ce que l’on appellerait un « éclatement » de ces différents tissus. En effet, les inégalités qui caractérisent les différentes catégories sociales du pays le fragilisent de plus en plus. Le pays va mal, tout le monde le sait. Les conditions exécrables de vie des citoyens sont révoltantes. En bref, toutes les conditions sont de mise pour qu’on assiste à ce que beaucoup peuvent appeler une « révolte populaire ». Pourtant, l’on a comme l’impression que la grande majorité de la population, bien qu’elle s’en plaigne, se conforme silencieusement dans sa réalité, en attente, comme toujours, d’un lendemain meilleur.

De nos jours, l’on assiste à des situations de tensions, quoi qu’elles soient instantanées, de plusieurs secteurs bien particuliers dans la société, avec des revendications contingentes. Ecoliers, enseignants, étudiants et syndicats de transports en commun, tous, pour la plupart, mettent sur le tapis des revendications justes, néanmoins circonscrites dans le relais du conjoncturel. Car, aussitôt que leurs revendications paraissent satisfaites, ils retournent à la vie vraisemblablement normale. Pourtant au fonds, le problème reste entier. La société continue de fonctionner avec les mêmes malaises.

Cela dit, ce dont Haïti a besoin désormais pour avancer, c’est une mobilisation générale issue d’une révolte de la  conscience collective. Les citoyens, de quelle catégorie qu’ils soient, doivent sortir de leur grand mutisme pour que les choses changent vraiment. Il nous faut des groupes de leaders qui articulent des revendications qui reflètent les véritables revendications de l’ensemble de la population qui continue de patauger dans la crasse.

Haïti a besoin d’une reforme dans son système éducatif, c’est-à-dire avoir un système qui forme des individus-citoyens qui soient à mêmes de se mettre au service de leur société. Il faut la construction d’une société où les gens se sentent chez eux, sans avoir besoin d’aller se faire humiliés ailleurs, parce qu’ils sont en quête d’une vie meilleure. Il faut également une société où l’Etat et les élites économiques encouragent la production nationale ; créent des emplois pour les gens. Un combat contre la pauvreté,  la misère.

En somme, aujourd’hui, s’il faut observer de la grève en Haïti, ces éléments pourraient constituer la toile de fonds des revendications qui s’orientent au sens de l’intérêt collectif. En lieu et place des mouvements spontanés utilisés très souvent par des leaders sans scrupules qui profitent de la naïveté de la population, en dépens de leurs propres intérêts, il nous faut nous entendre et nous demander ce que nous voulons réellement pour Haïti. Cela aurait  pour conséquence la réduction du taux d’inégalités sociales qui rongent le pays. Il y aurait alors moins de gens en proie à la frustration, au découragement et au désespoir. Il s’ensuivra alors une société forte et autonome.

Worlgenson NOEL


Incroyable, mais vrai ! Eux, ils ont fait le tour du monde en 80 jours sans argent !

Crédit photo: Optimistic Traveler
Crédit photo: Optimistic Traveler

Dans un monde si capitalisé où les rapports entre les humains sont quasi-marchands, on n’imagine pas la réalisation d’un voyage autour du monde sans argent. Même ceux-là qui possèdent les plus grandes fortunes ne voyageront que si les retombées leur seront directement bénéfiques. Pourtant, Milan et Muammer sont arrivés à faire le difficilement imaginable. Sans argent, ils ont parcouru le monde entier en 80 jours. Un acte osé.

Désormais, le monde parlera de Milan Bihlmann et Muammer Yilmaz qui ont parcouru quatre (4) continents, 47.000 km et 19 pays. Leur histoire est unique. Ils sont partis à la découverte d’autres peuples, d’autres cultures avec d’autres visions du monde. Ces deux-là se sont fait rejoindre en cours de chemin par Joe Miller et Lofty Dibaoui. L’expérience n’a pas été des plus aisées. Il y a eu certainement des moments de déboires, mais surtout des moments de bonheur, de grandes et bonnes découvertes. Du plus simple citoyen aux autorités, ces voyageurs ont croisé différentes catégories de gens sur leur parcours. A chacune une manière de voir le monde avec des éléments culturels intrinsèques.

Poussés par la curiosité, ils n’ont pas eu peur de franchir les murs du « difficilement-imaginable » : « faire le tour du monde en 80 jours sans argent ». Inspirés de l’ouvrage de Jules Verne, Le tour du monde en quatre-vingt jours, ces voyageurs-aventuriers sont arrivés à faire ce que beaucoup d’autres rêvent de faire depuis des temps. En effet, Ils sont partis de l’Europe, le 9 septembre 2014, vers les 9hres,  pour explorer l’Asie, les Amériques, l’Afrique et  la traversée de l’Océanie.

Certes, ils sont loin d’être les premiers à faire le tour du monde, mais les seuls, jusqu’à date, qui  ont réussi à le faire sans une petite fortune. Sans le moindre sou, Milan et Muammer ont démontré’ l’inimaginable à leur manière. « Tous les jours, nous avions trouvés des gens qui nous donnent à manger et à boire. On n’a jamais dormi dans la rue », s’exclament-ils, soutenant que même leurs billets de transport (avion) ont été pris en compte par des individus qu’ils  ne connaissaient pas avant. Toutefois, ils reconnaissent qu’il était difficile en soi de faire le tour de  monde sans argent. Mais le risque était à prendre.

Loin de là l’objectif de prôner l’illusion d’une vie au monde sans l’argent. Mais, ces jeunes veulent montrer que ce dernier ne doit pas être le principal souci si l’on veut fraterniser. En ce sens, pour Muammer,l’un des artisans du projet, « Il faut donner la priorité aux humains, et non à l’argent ».

Crédit photo: Optimistic Traveler
Crédit photo: Optimistic Traveler

Partir à la Découverte

L’air satisfait, ce groupe de jeunes partisans du voyage considèrent l’expérience comme un tour d’apprentissage de la vie. Des gens les plus huppés aux plus humbles, tous avaient des choses à faire apprendre.

Par ailleurs, à en croire leurs propos, l’une des expériences les plus remarquables a été les visites en Iran et au Pakistan. Outre les préjugés dégagés sur l’ensemble des pays du moyen Orient, se présentait un problème de communication qu’ils ont tenté et réussi à résoudre par la magie du langage universel de  l’art. En offrant en spectacle leurs talents de jongleur et de magicien, Milan et Muammer sont parvenus à capter l’attention de leurs spectateurs, jusqu’à se faire prendre en charge par ceux-ci. Très audacieux ! Rien que la magie de l’art !

Description en bref

Désormais, le monde retiendra l’histoire de ce groupe de jeunes voyageurs bourrés de talents particuliers. D’une part, Milan Bihlmann, originaire de Berlin, a fait des études en commerce international. Il est un excellent jongleur qui enflamme le sourire des individus rencontrés sur son parcours. Muammer, Ilmaz, est lui-même originaire de Turquie, mais né en France. En plus  d’être photographe et réalisateur, il est un magicien qui émerveille le cœur des enfants notamment. D’autre part, l’américain Joe Miller qu’ils ont rencontré à Chicago est un grand artiste-peintre qui stupéfie l’imagination des gens par ses grandes touches artistiques. D’ailleurs, il en a fait la démonstration dans la crèche qu’il a visitée en Haïti, lors de son séjour. Alors que Lotfy Dibaoui âgé de 23 ans, le plus jeune d’entre eux, rencontré en France, se verse plutôt dans la vie associative.

Venir en Haïti, pourquoi ?

L’idée de venir en Haïti découle de la rencontre à Berlin en août 2014 avec l’allemand Michael Kaasch qui dirige une ONG en Haïti depuis près d’une trentaine d’années, Haïti care. Cet investisseur leur a présenté sa vision à travers son projet qui leur a inspiré le choix d’Haïti pour donner des fonds reçus de part et d’autre dans leur tour du monde.

C’est ainsi qu’au début de l’année 2015, « Optimistic traveler », le groupe qu’ils constituent, été reçu en Haïti par la courageuse femme, Natacha Marseille, qui dirige la Maison des Enfants du Village de l’Avenir (MEVA), ainsi que la crèche où cohabitent certains enfants fréquentant leur école. Cela leur a donné l’occasion de donner leur coup de pouce au travail déjà réalisé par Michael Kaasch. Ainsi sont-ils parvenus à réparer une partie d’un atelier de peinture, d’art plastique et de couture ; ont-ils introduit de nouvelles gammes de jeux de société ; ont-ils peint un château, et ont-ils appris aux enfants à jongler, sans compter les tours de magie.

A l’instar de Jules Verne qui a consacré un roman d’aventures parlant de ce grand exploit que l’humanité n’avait connu avant, ces voyageurs comptent faire éditer un ouvrage consacré à leur aventure truffées d’histoires époustouflantes qui sera édité en France au cours de cette année. Tous les bénéfices tirés de l’ouvrage seront portés au service du reste du monde dans le besoin, selon les propos de Muammer qui participait à l’émission kalfou présenté par l’animateur vedette Konpè Filo à Télé Guinen. Mais l’important reste pour eux le message qu’ils souhaitent faire passer, leur optimisme à changer le monde : la vision d’un monde de partage, d’amour et de paix.

Worlgenson NOEL


Pour dire NON au racisme des Dominicains

Crédit photo: RBH/Tilou
Crédit photo: RBH/Tilou

Pour dire non aux actes de barbarie de certains Dominicains sur des Haïtiens qui vivent sur leur territoire depuis des années ;

Pour dire non aux attitudes et comportements discriminatoires ses Dominicains à l’égard de nos compatriotes ;

Pour dire non à l’anti-haïtianisme développé par les Dominicains depuis trop longtemps ;

En tant que membre  du Réseau des blogueurs haïtiens (RBH), je participe ouvertement à la manifestation virtuelle qu’il organise en protestation contre le racisme dominicain !

Utilisons ces langues pour dire :

NO to racism in the Dominican Republic

NO al racismo en la República Dominicana

ABA rasis nan Sendomeng

NON au racisme en République dominicaine

 لا للعنصرية في جمهورية الدومينيكان

NEIN zu Rassismus in der Dominikanischen Republik

NO al racismo en la República Dominicana

NO al razzismo nella Repubblica Dominicana

 NEJ till rasism i Dominikanska republiken

Нет расизму в Доминиканской Республике

Não ao racismo na República Dominicana

NEE tegen racisme in de Dominicaanse Republiek

도미니카 공화국의 인종 차별주의에

없음 没有种族主义在多明尼加共和国

ドミニカ共和国での人種差別にノー

 

Worlgenson NOEL


Contre la barbarie des Dominicains sur des Haïtiens ? Protestation, et après ?

Credit photo: Netty Duclaire
Credit photo: Netty Duclaire

Ce mercredi 25 février 2015, une marche s’est tenue à Port-au-Prince par divers secteurs de la société civile et de la classe politique pour protester contre le racisme en République dominicaine et l’anti-haïtianisme développés par des dominicains depuis de nombreuses années. Beaucoup d’Haïtiens sont victimes d’actes barbares dans la République voisine. Le dernier cas en date, c’est l’assassinat suivi de la pendaison du jeune haïtien Claude Jean Harry. Cet acte odieux semble soulever la colère de beaucoup d’haïtiens qui demandent, comme toujours, que justice soit faite.  Parti du champ de Mars jusqu’au-devant de l’ambassade de la République Dominicaine, le message a été clair : « Justice pour Claude Jean Harry » et « Non au racisme et l’anti-haïtianisme des dominicains ».

Mis au point

C’est un secret de polichinelle : Haïti et la République Dominique vivent depuis très longtemps de forts moments mouvementés et de tensions. Leurs rapports se définissent sur des conflits à répétition. Bien qu’elles partagent la même Île, la relation que les deux Républiques développent est teintée de préjugés, de discriminations, des perceptions (bonnes ou mauvaises). De génération en génération, nous sommes grandis avec tout un ensemble d’attitudes et de comportements mutuellement haïssables.

À notre connaissance, depuis le massacre des milliers d’haïtiens en 1937, jusqu’à date, Haïti continue d’enregistrer des cas de malfaisance perpétrés contre des haïtiens en République Dominicaine. En réaction, nous protestons. Nous nous sommes tous sentis indignés. À nous voir, nous dirions qu’enfin, nous allons en profiter pour tirer de bonnes leçons, ou mettre notre devoir au propre! Mais ce n’est que de la fugacité !

Désormais, cela se voit dans notre manière d’agir. D’autres événements malheureux l’ont déjà montré : dans les catastrophes naturelles (cyclone, séisme du 12 janvier) ou autre chose de malheur. Une fois que nous finissons de traverser le choc émotionnel, nous retournons à notre manière de vie au préalable, en attente du prochain événement.

Crédit photo: Yvens Rumbold
Crédit photo: Yvens Rumbold

Aujourd’hui, nous craignons que marcher contre la barbarie avérée des dominicains ne reste pas, tout simplement, une réaction purement dégagée parce que cela touche à nos nerfs. Il ne suffit donc pas de nous plaindre, mais de faire en sorte que les haïtiens reconnaissent qu’ils appartiennent à Haïti, et qu’il revient, à eux-mêmes, de le rendre vivable.

En fait, nous le savons, le nombre d’haïtiens qui vivent en République Dominicaine représentent un poids considérable sur son territoire. Toutefois, pour ceux-là qui se demandent pourquoi les haïtiens ne restent pas dans leur pays, la réponse s’ensuit:

Comment demander aux haïtiens de rester dans leur pays quand leurs conditions de vie sont encore pitoyables ; quand il n’existe pas d’espaces universitaires qui répondent au besoin d’étude des milliers de jeunes qui bouclent leurs études classiques chaque année ; quand les élites économiques ne peuvent pas se mettre ensemble pour investir à bon escient dans l’éducation, la construction d’hôpitaux ou de centres de santé qui faciliteraient l’accès au soin de santé des haïtiens; quand il n’existe pas vraiment d’espaces de loisirs? C’est de cela qu’il s’agit également.

Oui, nous protestons contre toutes formes d’actes de férocité et de sauvagerie des dominicains sur des haïtiens, mais et après ? Nous reviendrons à la case de départ, comme toujours !

Un pays qu’Haïti a aidé à conquérir son indépendance en Février 1844 pouvait offrir mieux comme redevance. Les autorités responsables des deux pays doivent s’engager pour améliorer les rapports entre les deux Républiques. Il est de leur devoir de dégager une volonté politique pour la bonne gestion de l’Île. D’ailleurs, si aujourd’hui, les citoyens dominicains et haïtiens ne se tolèrent pas mutuellement, c’est parce qu’à la base il existe un problème lié au mode de socialisation dont ils bénéficient, à l’école principalement.

En somme, si nous voulons que les haïtiens développent le sentiment réel d’appartenance à Haïti, il faut que tout le monde s’engage à agir en conséquence. Il faut que l’État et le reste du corps social se mobilisent dans la formation des haïtiens, dans l’investissement. C’est encore et toujours, purement et simplement, la même logique : « quand il n’y a pas mieux dans leur pays, les haïtiens iront tous chercher ailleurs ». Nous devons donc, nous-mêmes, rendre vivable notre pays ! Aimons Haïti!

Worlgenson NOEL

 


Haïti/Carnaval 2015 : du plaisir, du rire aux pleurs

Plezi kanaval
Plezi kanaval

Pour la deuxième journée du carnaval national de Port-au-Prince, une électrocution, suivie d’une bousculade a fait des victimes sur le char Barikad Crew, un groupe de hip-hop très populaire au sein des jeunes haïtiens. Ce drame est arrivé entre 2h et 3h du matin. Beaucoup de victimes : des blessés et des morts. Une catastrophe de plus pour Haïti. Une de trop, dirait-on !

Tôt dans la matinée du 17 février, l’atmosphère du plaisir carnavalesque est passée au déplaisir mortifère. Port-au-Prince a dû attendre pendant trois ans son carnaval national sous l’ère Martelly. Elle l’a eu. Mais elle pleure. Personne ne l’avait prévue. Le peuple Haïtien n’en avait pas besoin en ce moment. Surtout pas quelques instants après s’être sorti d’une période de grève nationale contre la réticence du gouvernement en place de faire baisser les prix des produits pétroliers sur le marché. L’on se le rappelle encore, la capitale Haïtienne avait frémi sous la panique face au climat tendu qui avait été de mise dans les rues.

Aujourd’hui, il ne s’agit pas d’une alerte à la terreur, Haïti va faire, pour de bon, le deuil de ses propres fils qui étaient venus chercher du plaisir dans les festivités carnavalesques. Ces pauvres gens étaient venus s’amuser. Juste cela ! Ils ont recueilli quelque chose d’autre qu’ils n’ont certainement pas cherché. La tragédie est venue à eux. Très drôle !

Dans un instant, l’atmosphère de grande réjouissance est transformée en une véritable catastrophe nationale. C’est la vraie pagaille. Des dizaines de blessés sont transportés d’urgence dans les hôpitaux. Plus d’une dizaine de morts sont répertoriés par les responsables. A cet effet, le gouvernement a décidé de décréter (3) trois journées de deuil national. Les autorités promettent d’accompagner les victimes et de porter assistance à leurs familles.

Avec sa meringue carnavalesque « Toutouni », ce groupe à tendance rap a toujours drainé la grande foule derrière lui. A présent, une très grande partie de la population est affectée par cet événement malheureux qui vient s’ajouter à la liste des mésaventures de la bande de la rue Nicolas. En juin 2008, Barikad Crew a déjà été victime d’un accident de voiture coûtant la vie à quatre de ses membres.

Cette épouvantable situation vient s’ajouter aux différents malheurs qui surgissent sur Haïti de temps en temps. Des catastrophes naturelles et humanitaires (cyclones, séisme du 12 janvier 2010) jusqu’aux désastres politiques qui continuent d’affecter tout l’ensemble de cette pauvre population, c’en est trop ! Haïti, ce pauvre Pays, doit s’armer de courage pour ne pas seulement pleurer ses morts, mais pour tirer les leçons, ce afin d’éviter que d’autres tragédies ne se reproduisent plus à l’avenir !

Worlgenson NOEL